Pratiques exemplaires d’intervention

Pratiques exemplaires d’intervention auprès des personnes en situation de handicap

Les employés de bibliothèque qui souhaitent intervenir auprès de leurs concitoyens handicapés ne savent pas toujours comment s’y prendre avec respect et habileté. Dans le présent guide, nous apportons notre expérience de prestataires de services et proposons des conseils fournis par de nombreuses organisations représentant et servant les personnes handicapées, afin d’aider les employés des bibliothèques à intervenir auprès d’elles. 

Utiliser le langage inclusif

Ballons de conversation

Le langage que nous utilisons en parlant du handicap peut nous aider à éviter d’éventuels comportements limitatifs à l’égard des personnes handicapées et à en adopter des plus positifs et inclusifs. Mieux vaut parler des personnes handicapées et communiquer avec elles d’une manière qui met en valeur l’égalité, l’autonomie et la participation. 

D’une manière générale, le langage mettant l’accent sur la personne d’abord est considéré comme le moyen le plus inclusif de parler des personnes handicapées. À titre d’exemple, nous dirons « personne handicapée » plutôt que « personne invalide ». Le langage mettant l’accent sur la personne d’abord place celle-ci au premier plan et indique que le handicap n’est qu’un aspect de sa vie. Toutefois, certaines personnes préfèrent que l’on mette le handicap en évidence ou n’ont aucune préférence. Si vous intervenez auprès d’une organisation, vous pouvez demander la terminologie qu’elle privilégie dans ses communications. En situation individuelle, demandez à la personne si elle a une préférence.

Utilisez un ton et un langage pragmatiques lorsque vous parlez de handicap. Plus précisément, évitez les termes qui renvoient à une connotation négative comme « confiné à un fauteuil roulant » ou « il souffre d’une déficience »; les expressions « il se déplace en fauteuil roulant » ou « il est en situation de handicap » sont plus neutres. Les mots exagérément positifs sont également inutiles. Évitez de recourir à des mots comme « brave » pour décrire une personne handicapée qui accomplit une tâche ordinaire. Ce type de langage peut suggérer qu’il est inhabituel pour une personne handicapée de participer à des activités et de contribuer à la vie sociale.

Ces quelques suggestions peuvent nous aider à utiliser un langage inclusif mais, en cas de doute, demandez à la personne auprès de qui vous intervenez quelle terminologie elle préfère. 

Ressources sur le langage inclusif

Planifier une réunion accessible

Planifier une réunion accessible

Si vous organisez une réunion, qu’elle soit virtuelle ou en personne, sachez qu’il existe divers moyens pour vous assurer que les personnes handicapées pourront y participer pleinement. 

  • Au moment de planifier la réunion, invitez les participants à demander précisément et de façon proactive s’ils ont besoin de mesures d’adaptation particulières. Plus tôt vous le saurez et plus facilement vous pourrez les mettre en place.
  • Si l’endroit où se déroulera la réunion ne vous est pas familier, allez y faire un tour et vérifiez l’accessibilité des installations, notamment les entrées, les couloirs, les ascenseurs, les toilettes, la salle de réunion et les installations de restauration.
femme dans un fauteuil roulant saluant les gens lors d'une réunion virtuelle sur un ordinateur
  • Si vous collaborez avec des interprètes gestuels, pensez à leur communiquer préalablement les documents portant sur la réunion, comme les notes d’allocution, afin qu’ils puissent se préparer.
  • Sauf pour les réunions en petit comité, utilisez des microphones, de préférence portatifs.
  • Demandez aux intervenants de s’identifier lorsqu’ils prennent la parole. 

Réunions en ligne

  • Lors de réunions en ligne, si vous ne connaissez pas déjà les fonctions d’accessibilité de la plateforme choisie, consultez la documentation relative à l’accessibilité (par exemple, la page sur l’accessibilité de Zoom). Une séance pratique avant la réunion peut aider les participants qui connaissent peu la plateforme utilisée et vous permet de déterminer et de résoudre préalablement les obstacles.
  • Le partage d’écran est pratique pour les participants voyants, mais les utilisateurs d’un logiciel de lecture à l’écran ne peuvent pas accéder aux documents de l’écran partagé. Partagez ces documents ou les liens préalablement avec les utilisateurs d’un logiciel de lecture à l’écran, et décrivez les extraits des documents abordés lors de votre présentation.
  • Pensez aussi à l'accessibilité auditive de votre réunion. Utilisez le sous-titrage codé si possible. 

Autres ressources sur la planification d’une réunion accessible

Créer des documents et des publications accessibles

Les bibliothèques créent souvent des dépliants, des brochures, des présentations et d’autres documents en appui de leurs activités de sensibilisation. Si vous prévoyez l’accessibilité de ces documents, vous garantirez leur utilisation par le public le plus large possible.

Documents textes accessibles

  • Planifiez la structure du document et faites appel aux en-têtes pour aider les utilisateurs à lire et à comprendre le texte. Pour ce qui est des versions électroniques, utilisez les styles d’en-tête (en-tête 1, en-tête 2, etc.) plutôt que de ne compter que sur les changements visuels comme la taille et l’épaisseur des caractères. 
  • Les couleurs et les images peuvent être utiles, mais ne comptez pas que sur ces éléments pour transmettre l’information.
une rangée de documents à côté de crayons et d'une gomme sur une table
  • Les documents électroniques ne doivent pas être des numérisations ou des photographies de leurs versions imprimées, car ces fichiers ne sont que des images et ne conviennent pas aux utilisateurs de synthétiseurs texte-parole et à certains utilisateurs d’agrandisseur d’écran. 
  • Dans le cas des documents destinés à être imprimés, inspirez-vous de directives de création de documents imprimés accessibles, comme les Lignes directrices pour une meilleure lisibilité d’INCA.
  • Tenez compte de votre public cible. À titre d’exemple, si vos participants sont des personnes âgées, vous opterez peut-être pour des caractères plus gros et un contraste plus élevé qu’à l’habitude.
  • Microsoft fournit des conseils pour rendre vos documents Word accessibles et propose un outil « Vérifier l’accessibilité » dans l’onglet Révision.
  • La création de documents PDF accessibles requiert une attention particulière. Adobe fournit des conseils sur la création de documents PDF accessibles.

Diaporamas accessibles

  • Les principes de la création de documents textes accessibles s’appliquent également aux diapositives : structurez le document soigneusement à l’aide d’en-têtes, utilisez un texte clair avec un contraste élevé, et ne comptez pas uniquement sur les images ou les couleurs pour transmettre l’information.
  • Utilisez la plus grande taille de caractère possible sur les diapositives.
  • Assurez-vous de traiter oralement toute l’information apparaissant sur les diapositives.
  • Les vidéos doivent être accompagnées de légendes et de descriptions.
  • Microsoft fournit des conseils et des outils pour créer des diapositives plus accessibles.

Pratiques propres aux bibliothèques publiques

En tenant compte de l’accessibilité dans tous les aspects de vos services de bibliothèque et en informant tous les abonnés des options et des services accessibles, les personnes handicapées disposeront de plus de possibilités de profiter de vos collections et de participer à vos services et programmes.

On peut obtenir un bon aperçu des pratiques d’accessibilité propres aux bibliothèques en consultant les Lignes directrices de la FCAB sur les services de bibliothèque et d’information pour les personnes handicapées.

Bibliothèques adaptées aux dyslexiques

Les conseils suivants sont issus d’un webinaire offert par Dyslexie Canada aux bibliothèques membres du CAÉB.

  • La signalisation doit respecter des directives de lisibilité des imprimés et intégrer des pictogrammes. 
  • Mise en étagère des articles physiques : si possible, présenter les livres face couverture, et présenter ensemble les exemplaires audio et imprimés d’un même livre.
  • Créer une section invitante de livres faciles à lire.
  • Penser à offrir des livres 'décodables' qui sont conçus pour les lecteurs débutants et qui "permettent de pratiquer la lecture en utilisant la connaissance des lettres-sons qui sont enseignées explicitement dans une approche échafaudée" selon le psychologue Alex-Andrée Madore qui propose une section sur les livres décodables sur son site Web. 
  • Installer des technologies d’assistance sur tous les ordinateurs de votre bibliothèque. Des programmes comme Read&Write offrent un soutien en alphabétisation aux personnes dyslexiques.
  • Faites participer vos abonnés dyslexiques à vos services. Vous pouvez par exemple mettre en vedette un lecteur dyslexique dans votre bulletin mensuel.
  • Pour obtenir plus d’information à ce sujet, consultez les directives de l’IFLA sur les services de bibliothèques aux personnes dyslexiques.

Collections électroniques

Accessibilité dans les programmes de bibliothèque

  • Veillez à ce que les titres sélectionnés pour des programmes de lecture, des clubs de lecture, des événements avec des auteurs et des programmes « Un livre, une communauté » soient facilement disponibles en divers formats, et faites la promotion des formats proposés.
  • Invitez les abonnés à vous informer des éventuelles mesures d’adaptation dont ils ont besoin pour participer à un programme. À titre d’exemple : « Où que ce soit, la bibliothèque s’engage à offrir un accès universel à toutes ses activités. Pour toute question concernant l’accessibilité ou pour demander l’application de mesures d’adaptation, veuillez communiquer avec Jan au 555-555-5555 ou à l’adresse info@anywherelibrary.ca. Merci de nous aviser au moins deux semaines avant la tenue de l’activité si vous avez besoin de mesures d’adaptation. »
  • Les conseils offerts plus haut pour les réunions en personne et virtuelles peuvent également vous aider à planifier vos programmes accessibles.
  • Si des programmes sont enregistrés et mis à la disposition de tous ultérieurement, l’Initiative d’accès au Web du W3C propose des orientations et des exigences relatives aux documents audio et vidéo accessibles.
  • Le blogue du site The Programming Librarian propose des conseils sur les programmes de bibliothèque virtuels et accessibles.